Jusqu’au bout, il n’a jamais rien lâché : ses répliques et ses piques faisaient le bonheur des médias et assuraient le buzz. Il le savait, il s’en amusait, même à plus de 80 ans… L’habit du papy flingueur lui allait comme un gant : tout droit sorti d’un film de Michel Audiard, Guy Bedos distribuait des baffes à ses cibles favorites, les racistes, les obtus, les fanatiques, les caciques de la droite avec une préférence pour la famille Le Pen.
Il revendiquait haut et fort son étiquette de gauche en disant que sa famille ne lui avait pas laissé le choix. « Je suis né ainsi, racontait-il un jour dans L’Express. Et je reviens de loin. J’ai grandi auprès d’un couple dont l’homme, mon beau-père, était d’extrême droite. Quand à ma mère, en 1981, elle se promenait encore avec une photo du maréchal Pétain… » Guy Bedos est décédé ce après-midi à l’âge de 85 ans.
Une enfance au soleil, à Alger, qui restera pour toujours son pays de cœur, en opposition farouche avec des adultes qu’il vomit. Une scène le marque : un jour, son beau-père, chef d’entreprise, fait le tour des machines. Un Maghrébin se coupe des doigts, et, au lieu de compatir, le voilà qu’il hurle sur son ouvrier en le traitant de bon à rien : « Tu as tout salopé avec ton sang, nettoie ! »